jeudi 16 avril 2020

Pensées confinées: les 20 dernières années dans le rétroviseur...

Jeter le bébé avec l’(e) (Vers)eau du bain… ?

La crise du Coronavirus n’est-elle pas l’occasion rêvée de repenser lentement le monde ?

 

Opéra catastrophe

Le confinement est une période de flottement, de "non-temps", idéale pour se reposer et jeter un coup d'oeil dans le retroviseur de l'histoire du monde, et en particulier sur les deux dernières décennies, qui furent aussi celles du début du 21 siècle.
Difficile, aujourd’hui, en 2020, de ne pas considérer ces vingt dernières années, comme celles des plus grands changements qu’ait jamais connu l’humanité, sur tous les plans et dans toutes les catégories de pensée et d’action, dans une sorte d'immense accélération.

La destruction en 2001 des Twin Towers en fut le signal déclencheur, telle l’ouverture tragique d’un opéra catastrophe, avec pour corollaire et suites la remise en cause active du modèle capitaliste et de l’impérialisme américain, sur fond d’intégrisme musulman, créant l’irruption d’un terrorisme islamiste aveugle, partout dans le monde.

Cette vague de déstabilisation a ébranlé toute la planète, avec une profonde déstabilisation du Moyen Orient, la poursuite des guerres pétro-politiques dans le Golfe entamées dans les années 90, la guerre en Syrie contre un dictateur aveugle et sanglant, l’émergence de Daesh pris de rêves de califat, la chute des régimes autocratiques nord africains et les Printemps arabes consécutifs, morts-nés au profit d’une radicalisation politico-religieuse islamiste.

Les crises migratoires ont encore davantage créé le sentiment de déstabilisation, en provenance des zones de guerre moyennes orientales ou de l’Afrique subsaharienne, annonçant de bien pires migrations à venir, génératrices de drames humains dans le bassin méditerranéen, que ni le barrage turc acheté à prix d’or et qui cède aujourd’hui, ni les frontières militaro-sécuritaires ne pourront bientôt plus contenir.

Les relations entre la Chine et les Etats Unis, se sont largement détériorées, surtout depuis l’avènement au pouvoir de Donald Trump, transformant les échanges économiques entre les deux premières puissances économiques du monde en gigantesque ring de boxe, tandis que la Russie joue le rôle d’arbitre vendu, entre la Syrie et la coalition occidentale, et que le monde assiste, impuissant, à la dérive autoritaire fanatique de la Turquie définitivement laissée à la porte de l'Europe. Israël s’enferre dans sa politique coloniale des Territoires palestiniens, tandis que face à cet immense shaker détonant, l’ONU semble être le balcon feutré auquel s’accrochent, en plein désespoir, des diplomates cravatés par leurs gouvernements respectifs.

Un monde nauséabond, sous l’œil omniscient d’Internet

A ces bouleversements de type politico-religieux s’est ajouté l’œil omniscient de l’Internet qui rend compte en temps réel de la déréliction du modèle d’avant, charriant dans son égout les pires boues de l’humanité, rendant plus nauséabonde encore l’actualité, à coup de fake news, de posts vengeurs, voyeurs ou vomitifs. En parallèle, apparaît salvatrice la posture et le statut des lanceurs d’alerte, choisissant Internet pour faire savoir au monde entier ce que certains voudraient cacher…

Dans ce contexte, la dérégulation complète du climat, parfaitement perceptible sous toutes les latitudes, met sous les yeux médusés de l’humanité les conséquences ravageuses d’un mode de consommation irresponsable et tout-puissant, mettant en cause la survie même de l'espère humaine sur terre, à la suite d'une chute brutale de la diversité . Ce changement climatique a poussé les étudiants de tous les horizons occidentaux dans les rues, contestant les politiques publiques attentistes et inefficaces, prenant le pouvoir en abandonnant l’école, et se choisissant pour porte-parole une adolescente aux allures christiques.

La crise financière de 2008 a démasqué le capitalisme le plus débridé, montrant le faciès hideux de ses pratiques les plus immorales, financiarisant des dettes et combinant en toute impunité l’épargne en de complexes produits financiers toxiques, entraînant dans une chute vertigineuse l’économie mondiale, obligeant les états et les régulateurs centraux à voler au secours des banques par l'injection massive de liquidités, fragilisant, ce faisant, les populations les plus précarisées par un taux d’endettement abyssal et une situation macro-économique vacillante.

L’Europe, qui fut depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale le plus grand idéal politique jamais promu par des ennemis autrefois irréductibles, a produit, à l’échelle continentale, la plus longue ère de paix qu’ait jamais connu l’humanité sur une aussi grande partie du monde. Ces dernières décennies, l’Europe a hélas fini de démontrer son inefficacité à répondre aux vrais enjeux de société, aux réels problèmes de ses citoyens, en raison de son indéfinition essentiellement culturelle, de son mode de fonctionnement intrinsèque à l’unanimité et de sa technocratie aussi coûteuse qu’inopérante. Cette critique conduit désormais à une sortie en cascade, attendue ou avérée, de tous les eurosceptiques, la Grande Bretagne en tête.

Le Pays des Droits de l’Homme est devenu le théâtre de la contestation, sous toutes ses facettes, « gillet-jaunisant » les villes et les campagnes, clivant la société en factions opposées, entraînant destructions, grèves et prises d’otages sur tous les fronts de l’action politique et syndicale. Bloquant le pays économiquement et l’emmenant au bord de la rupture par le tenue de grèves interminables, le peuple 'cette partie de la société sur laquelle s'exerce le pouvoir' dit Michel Onfray, tente de résister aux réformes, telle celle des retraites, menaçant les acquis des Trente Glorieuses en raison d’un réalisme politique lié aux incertitudes économiques et à l’inversement de la pyramide démographique. 

Les gouvernements et parlements des démocraties occidentales moribondes sont obèses de créatures politiques pléthoriques, plus inquiètes de leur réélection que de leur rôle premier de représentation, produisant une inflation accélérée de textes législatifs, notamment dans le domaine de l’éthique, autour de la mort, de la procréation, du mariage pour tous, ou dans les domaines du progrès social, autour des retraites, des congés parentaux après la perte d’un enfant,… autant de débats opposant les citoyens, favorisant les oppositions et fertilisant les luttes haineuses.

Les grands systèmes numériques tenus par les GAFA’s américains monopolistiques (reléguant l’Europe à la traîne de son exploitation) moissonnent massivement nos données personnelles, ce nouvel « or noir » de l’économie, attendant l’instant proche où elles seront disponibles et indispensables à un contrôle total de nos libertés individuelles, dans un croisement programmé de l’infotech (la 5G !) et du biotech, détruisant par la même occasion le tissu social et associatif, le commerce de proximité, la poste, l’intimité et la saveur relationnelle, les métiers de la pensée et de la création (libraires, écrivains, artistes, etc…), virtualisant tout, sans exception, au cœur de data centers déshumanisés.

La mort de l’esprit de nuance

Certains médias poursuivent leur travail de sape par une désinformation rampante, sous le contrôle de grands groupes détenus par des fortunes personnelles assoiffées de reconnaissance et de pouvoir. Dans ce contexte, sous l’influence des réseaux, les masses adhèrent à des idées simplistes et répondent aux populismes de tout poil, lesquels écrasent les démocraties sous le talon des instincts primaires de racisme et de communautarisme, conduisant la société en rang serré vers de nouveaux univers concentrationnaires, numériques notamment.

Cette désinformation massive encouragée par les médias dits « sociaux » polarise la société en ‘pour’ et ‘contre’, sans la moindre finesse, désignant implicitement et corrélativement sa véritable victime : l’esprit de nuance. Il est ainsi déplorable qu’à proportion de la toute-puissance de cette désinformation se trouve inversement dérisoire le rôle de l’intellectuel, condamné au silence imposé au grincheux et au moralisateur, dès qu’il tente de raffiner le jugement, de contextualiser les faits, de nuancer les postures, de les relier à l’histoire, à la philosophie ou à l’art. Disqualifiant la pensée, notre monde de médias a choisi de préférer la satisfaction du lynchage immédiat à toute forme de recul moral ou spirituel qui permettrait de comprendre avant de juger.

Dans cette entreprise d’aliénation, les religions – et singulièrement l’Islam  - accentuent leurs emprises sur les esprits les plus faibles et déculturés par la possibilité de mieux contenir les individualités et d’en radicaliser le comportement, par une pratique répondant de l’orthopraxie pure, notamment par le port de signes distinctifs vestimentaires – exclusivement féminins - discriminants et archaïques, reléguant tout idéal d’égalité et de laïcité républicaine au rang des vieilles valeurs, aujourd’hui suspectes d’islamophobie.

La lutte intersectionnelle, un danger de totalitarisme ?

La faillite du communisme dans les années 90, laissant vainqueur un néo-capitalisme mondialisé, plus immoral que jamais, a nécessité que soit modifiée la lutte des classes en lutte de genres, au sens large : les damnés de la terre d’hier, le prolétariat, les ouvriers dépossédés de l’outil de production au profit du capital, ont été interchangés au profit de tous les discriminés d’aujourd’hui, les nouveaux prolétaires, les proscrits, les sans-places : les musulmans, les noirs, les femmes, les homosexuels et toute la mouvance lgbt, les sdf, les migrants, les minorités de toutes natures, les zadistes, les marcheurs pour le climat,  etc... Nous sommes arrivés au point culminant de la démocratie dictée par les lobbies de toute espèce. Seule cette démocratie-là a encore une place dans les vrais débats de société… même si nous sommes les premiers à considérer qu'ils y ont leur place !

D’une lutte des classes horizontale découlant du matérialisme dialectique historique marxiste, distinguant ceux d’en-haut de ceux d’en-bas, cette nouvelle lutte des genres est désormais verticale, divisant la société par colonnes, par segments, sans considération de milieu social ou d’horizon économique. Cette lutte d’un type nouveau embras(s)e toute la société : marquée au sceau de la stigmatisation expéditive, elle trouve dans la lutte antidiscriminatoire, intersectionnelle, une forme de prêt-à-penser confinant à un Salut moderne, menacée de dérive totalitaire, prononçant l’excommunication à l’envi et frappant d’anathème toute forme d’opposition, convaincue d’être du bon côté, créant parfois, dans le bain unanime de la bien-pensance, de grandes injustices, et générant des schismes douloureux au sein de la société (pour mémoire, la haine qui a divisé les pro ou contra "mariage pour tous" ou la GPA).

 « Jeter le bébé avec l’eau du bain »

Dans cet ‘unanimisme’ inflexible, s’expriment les tenants les plus dogmatiques de chaque pensée, discréditant tout discours divergent par un procès d’appartenance : si vous réclamez un peu de nuance sur le climat, on vous taxera de capitaliste pollueur inconscient, si vous jugez nécessaire un débat sur le port du voile et sur la possible intégration islamique au modèle occidental de laïcité, on vous collera l’étiquette d’islamophobe, si vous demandez une légère prise de distance par rapport à la délation corolaire aux mouvements #balance ton porc ou #metoo, on vous mettra en accusation pour misogynie et machisme, faisant le procès de vos arrière-pensées, et l’on prétendra que c’est votre crainte de voir vaciller le patriarcat blanc industriel chrétien qui génère en vous toutes ces interrogations.

Réhabilitons le masculin par un féminisme nouveau, non celui de nos mères et de nos grand-mères qui réclamaient l’égalité… Car on ne peut que perdre au jeu de l’égalité lorsque les règles du jeux sont dictées par l’autre… Le féminisme historique a tout perdu sur ce terrain. Remettre le féminisme sur les rails des préoccupations de la société contemporaine, c’est avant tout définir et redéfinir la place de l’homme, en regard de celle de la femme, et inversement ! Un féminisme qui serait d’abord celui de l’affirmation des différences entre les genres, pour mieux les réduire. Un féminisme qui verrait la complémentarité avant l’égalité entre les sexes, rééduquant l'homme, dès la petite enfance, dans son rapport à la femme. Un féminisme qui requalifierait et recalculerait le statut de la maternité en fonction de son rôle et de son apport à la société permettrait à l'enfantement de ne plus se faire sur le dos de l'épanouissement féminin, grâce à des structures et des moyens adaptés. L'autel sacrificiel sur lequel se sentent, souvent à raison, pour ne pas dire toujours, immolées les mères de nos société contemporaines est également celui du couple et de la famille… Le temps est venu de trouver une véritable réponse sociétale à cette question de l'enfantement chez la femme.

Des changements, et un nécessaire arrêt. Le Coronavirus en frein providentiel ? La fondamentale question de l’inutilité.

Bref, on le voit, ces changements se sont accélérés avec une vitesse sidérante, produisant en moins de vingt ans une société radicalement différente de celle qui avait vu s’achever le 20ème siècle.

Dans cet immense bouleversement, où chercher les réponses face aux milliers d’hypothèques et de questions qui pèsent sur l’avenir ? Notre recours ultime serait-il de nous tourner vers les astrologues qui nous disent que, suivant les prédictions aztèques du 15è siècle, nous sommes entrés dans l’Ere du Verseau depuis 2012 ? Cette ère suit celle des Poissons. Avec le Verseau tout verse, tout se renverse, tout coule, tout croule, c’est une ère liquide, aqueuse, éminemment l'ère du changement.

Si donc cette ère a bel et bien débuté, nous ne pouvons pas douter un instant de sa réalité ! En effet, tout bouge, tout change, tout mute, tout se modifie…

Mais si cette vingtaine d’années écoulée avait commencé par l’ouverture tragique du spectacle désolant de l’effondrement des Twin Towers, métaphore prophétique de l’écroulement du monde d’avant, voici que l’irruption foudroyante du Coronavirus semble sonner comme la clôture effroyable de cet opéra tragique, condamnant l’humanité à un confinement généralisé, renvoyant les plus positivistes à des peurs moyenâgeuses, réorganisant les perspectives et les priorités suivant une hiérarchie de valeurs dominée par le prix de la vie individuelle, et condamnant les économies du monde entier à la récession, dans un mouvement collectif, quasi hypnotique, d'immolation des libertés individuelles.

Ce virus inconnu semble donc accompagner et clore cette période de mutation profonde des vingt dernières années, pour ouvrir sur une voie nouvelle, un monde d’après.

Cette crise sanitaire nous appelle à l’humilité, et nous confronte aux limites de notre hubris, de notre orgueil démesuré qui agite le monde depuis des décennies, précipitant l’humanité dans une fuite accélérée vers le néant matérialiste et technologique.

Elle nous renvoie aux valeurs premières de nos vies et de nos familiales intimités ; nous sommes désormais assignés à résidence, cherchant à trouver dans le singulier colloque intérieur de nos habitations la source de bonheurs simples et d’occupations commensales… Notre projet de vie redevient subitement domestique, familial et statique, raisonnable et mesuré, artistique, gratuit et contemplatif, prévoyant et solidaire.

Voilà qui semble ponctuer cette ère de révolutions par une profonde remise en question que nous impose cette véritable pause ontologique. Ce moment de réflexion, rigoureux comme une cure, nous ne nous invite-t-il pas à raisonner nos vies et nos choix, en vue d’un changement né de ces douloureuses expériences ?

En définitive, ce que cette crise sanitaire convoque, c’est la question fondamentale de l’inutilité… Plus encore que la consommation obscène et la gabegie de biens et de services inutiles, rendus accessibles à des proportions exponentielles par Internet, se pose la question de la production de ces 'consommables', elle-même.
A la suite du philosophe et sociologue français Bruno Latour, posons-nous la question de savoir si le monde ne pourrait pas, en définitive, se passer de ce qu’il produit dans une débauche de moyens mondialisés, à grands renforts de création de besoins, de publicité et de laideur, passant ainsi les plats d’un capitalisme débridé, et exploitant toujours plus, telle une rente post-coloniale sans limite, une population précaire à l’autre bout du monde, sous-payant ces nouveaux esclaves, exploitant leur super-dépendance, et recyclant, sous couvert de développement, la misère en main d’œuvre ?

Ce que ce coronavirus montre, c’est notre totale dépendance, désormais, à ces moyens et lieux de production délocalisés et mondialisés, lorsqu’un phénomène systémique de frein brutal vient en bloquer les rouages. En quelques semaines, on assiste à un coma organisé et à un délitement subi(t) mais sans doute durable des chaînes d'approvisionnement.

La fragmentation de la mondialisation qu'immanquablement cette crise provoquera, constitue une occasion inespérée de reprendre les commandes.

"Arrêtons de dénoncer, commençons à énoncer", dit Edgard Morin:

- relocaliser les productions vitales de notre économie,
- réguler les échanges et les investissements par des organismes et des mécanismes publics de contrôles et de prévention,
- prélever fiscalement les géants de l’Internet, échappant jusqu'ici à toute redistribution car étant, par définition, non localisés,
- taxer lourdement l’inutilité, sous toutes formes, dont le trafic aérien low cost,
- encourager l’économie durable, solidaire, locale et juste, et dans les pays émergents,
- pratiquer une tarification de la main d’œuvre qui soit digne,
- relancer, dès les classes maternelles et jusqu’à la fin du cursus scolaire l’éducation artistique, civique et naturelle,
- réinvestir les campagnes et délaisser les villes,
- revaloriser l’artisanat et les métiers d’art – tout ce qui fait travailler la main,
- instaurer un service civil obligatoire, à destination de tous les jeunes, etc…

La liste est longue des nouveaux chantiers à ouvrir, la carrière de notre "jour d’après" étant longue et fertile !

Notre intime conviction serait cependant, et en tous cas, de ne pas nous précipiter. Il ne faudrait pas en effet jeter le bébé avec l’eau du bain, dans cette grande vague projetée par le Verseau sur le monde !

Surtout, évitons de rendre permanentes et communément admises les mesures temporaires, notamment liberticides et anti-démocratiques, que nous impose ce virus !

Le temps long, l’esprit de nuance et les vertus de l’enfance

 

Privilégions le temps long, alors qu’il semble s’accélérer toujours plus… Cette crise sanitaire nous y invite, par son obligatoire changement de rapport à la temporalité, alors que des semaines de confinement nous placent dans une durée infinie, sans repères…

Pour y parvenir, abandonnons le matérialisme historique au profit d’une nouvelle façon d’être-au-monde et d’une véritable écologie de l’esprit. Favorisons la finesse d’analyse et le retour de l’esprit de nuance, interrogeons nos bonnes intentions et nos mauvaises habitudes, vivons nos vies à la lumière (ou à l’ombre projetée) de la mort et de la maladie, donnons la parole à celles et ceux auxquelles elle a été trop longtemps confisquée, principalement les intellectuels, les vrais artistes, les spirituels et les sensibles. Laissons les colères de côté, abandonnons les luttes violentes, les posture stigmatisantes et les marches bruyantes.

Voyons comment créer l’harmonie entre les genres, entre les êtres, entre les pensées, recentrant le débat sur le modèle sociétal qui a, depuis le début de l’humanité, fondé son progrès et garanti sa civilisation : la famille. Oui, la famille, au sens large et symbolique même, sans atteindre immédiatement le Point Godwin, par la fallacieuse et fachiste apostrophe ‘Travail-Famille-Patrie’ qui a nuit énormément à cette valeur première.

Habiter le monde en poète, vivre en artiste, et entrer dans la déflation lente, avec la conviction que, si le changement est certes nécessaire en bien des points de l’écheveau social, économique, politique, spirituel et moral, l’Humanité a mis des centaines de milliers d’années à se construire telle qu’en elle-même… Peut-être convient-il donc de bien réfléchir aux conséquences de nos aspirations révolutionnaires… et en particulier de nos modes de production et de consommation.

Restons les dignes héritiers des Enfants de l’Humanité… C’est d’ailleurs de l’enfance qui viennent les plus élémentaires leçons de changement. Chez l'Enfant, sa spiritualité pure, son goût simple, sa joie naturelle, son équilibre premier, son imagination sans borne et sa douce naïveté, ... sont autant de sources d’inspiration utiles à la conception d’un nouveau monde.

Car il ne faudrait donc pas qu’en quelques décennies, dans une forme d’accélération mortifère, l’Humanité cherche à se sauver au détriment de ce qui fait l'Humanité ! Ce virus n’en viendra pas à bout, mais il donne l’occasion de prendre une leçon, de repenser le monde, en faveur d'une plus grande écologie de l'esprit et du coeur.