mardi 27 avril 2021

Un Musée du Chat ? J'en souris !


Le "Chat -r- latant", ou la mégalomanie à l'oeuvre...


Après un musée Magritte qui aurait gagné à être un musée du Surréalisme, plus riche sémantiquement, moins commercial, et surtout sans conséquence sur la fermeture, depuis plus de dix ans du Musée d'Art Moderne (Musées Royaux des Beaux Arts), voici un Musée du Chat (on cauchemarde !?) sur le Mont des Arts, en lieu et place de ce que pourrait être, dans un "Après Charlie" opportun, un passionnant musée du Dessin de Presse (... dessin de presse dont la tradition est pourtant si solidement et richement ancrée à Bruxelles depuis le XIXème siècle !). 

Les musées monographiques, comme tous les produits, ont un cycle qui les rend rapidement obsolètes. Le public, écœuré ad nauseam des calembours et autres aphorismes abscons de ce félin obèse, ne mettra plus les pieds dans ce  « musée » après une seule et première visite, pour autant qu’il s’y rende.... 

Le Chat de Geluck est à saluer tout au plus au titre de l'illustration d'une réussite phénoménale, à tout prix, soutenue par une savante culture du réseau politique, élevée, elle, en effet, au rang de Beaux Arts !

Quand va-t-on arrêter de promouvoir avec de l’argent public la facilité culturelle et une Belgitude d’aéroport, au profit d’une vraie politique muséale digne de ce nom à Bruxelles ? 

Après Kanal, ressenti comme une gifle dans la capitale des Collectionneurs (on va chercher chez le voisin - Pompidou - de quoi faire un musée, alors que Bruxelles est à la collection, ce que Berlin est à la création, Londres au marché et Paris à la monstration - pour faire court), voilà que l’on retourne une autre gifle en soutenant un produit de marketing « culturel » - le Chat, grand ami des politiques, partisans du nivellement par le bas faute d’habiter aux étages - alors que les musées bruxellois et fédéraux crèvent la bouche ouverte dans la plus totale indifférence et que les jeunes artistes bruxellois croupissent depuis des mois sous le seuil de pauvreté. Saluer par ce musée une "star" mégalomane de l'opportunisme médiatico-politique, alors que les artistes belges, jeunes et moins jeunes, sont toujours plus invisibilisés à Bruxelles, voilà qui relève d'une très grande culpabilité morale... 

L’indigence le dispute ici à l’indigne, la veulerie au mépris, l’incompétence au pathétique. 

Arrêtons de payer nos impôts pour de pareils abus ! Et dire que le « dessinateur » du chat s’appelle « Geluck ». Quel cynisme !

Que l'on mette ce projet Galeries A(n)gora !