Agnès TURNHAUER
Studio as performance
Galerie Valérie Bach, jusqu'au 30 septembre 2015
Agnès a voulu ici, sous la grande et lumineuse verrière de la galerie, recréer l’ambiance de son studio de création, de son cabinet de réflexion, en en reproduisant les murs salis, témoins des gestes de l’artiste, des salissures, éclaboussures et autres griffes, comme autant de saillies et de jaillissements donnant vie, dans un espace confiné et intime, à l’œuvre d’art.
Une œuvre qu’Agnès Thurnauer veut résolument tournée vers la peinture, l’acte de peindre étant chez elle aussi langage, métaphore et métonymie même, d’une pensée en action. Chez elle, la peinture est langage et support du langage.
L’histoire de l’art est également centrale dans sa production, l’artiste choisissant,
comme autant de jalons temporels, des tableaux célèbres, pour en subvertir la
surface picturale par l’apposition de textes, souvent riches de sens,
commentaires impudiques d’un sujet qui l’est parfois, en silence, tout autant…
Studio as performance
Galerie Valérie Bach, jusqu'au 30 septembre 2015
Visiter à la Galerie Valérie Bach l’exposition « Studio as
performance » de Agnès Thurnauer, c’est pénétrer dans l’intimité de
l’artiste, son atelier, cet espace mental et matériel à la fois, lieu sacré,
mythologique, matrice physique de toute création.
Agnès a voulu ici, sous la grande et lumineuse verrière de la galerie, recréer l’ambiance de son studio de création, de son cabinet de réflexion, en en reproduisant les murs salis, témoins des gestes de l’artiste, des salissures, éclaboussures et autres griffes, comme autant de saillies et de jaillissements donnant vie, dans un espace confiné et intime, à l’œuvre d’art.
Une œuvre qu’Agnès Thurnauer veut résolument tournée vers la peinture, l’acte de peindre étant chez elle aussi langage, métaphore et métonymie même, d’une pensée en action. Chez elle, la peinture est langage et support du langage.
Le labyrinthe de lettres en creux, traité dans la fonte d’aluminium,
impose au spectateur une lecture en négatif de l’alphabet, permettant d’habiter
ce vide en y prenant assise. Le verbe, au sens ontologique, est chez l’artiste
un axe structurant son travail, en ce qu’il est créateur de sens, libératoire
de la pensée, richesse essentielle de chaque identité. L’enfant qui apprend à
parler structure sa pensée et son essence personnelle au moyen d’un mécano
sémantique dont Agnès Thurnauer reprend le processus, comme une tentative à une
reformulation de son moi.
Thurnauer traite aussi de la question du genre, se jouant du sexe comme
d’un concept philosophique, féminisant la classe masculine des grands artistes
de l’art européen, dénonçant même par cet acte l’hégémonie du mâle dans l’acte
créateur artistique, ou au contraire, ce faisant, lui rendant hommage dans un rougissement
secret qui la ferait rêver d’en être l’objet.
Agnès Thurnauer incarne elle-même cette féminité assumée lorsqu’elle se
livre à l’autoportrait de son corps, l’utilisant comme moyen d’expression.
L’humour et la sensualité se nichent partout dans ses œuvres, offrant au
spectateur la position d’un sujet regardant, sans voyeurisme, à la recherche du
mot qui fait sourire, de la phrase ou de l’inventaire qui émeuvent et ébranlent.
Agnès Thurnauer est une artiste complète, puisqu’outre la peinture, elle
sculpte à petite échelle les ébats des corps amoureux, dans une totale liberté
qui n’oublie jamais l’élégance.
« Studio as performance » est une plongée dans la sincérité
artistique d’une femme à la recherche de formes et de moyens multiples,
toujours au service d’un acte créateur, tellement féminin.
A voir à la Galerie Valérie Bach jusqu’au 31 juillet 2015.
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